Remontez le temps de la folle histoire du Trail

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Marathon
Course
Running

Avant-Propos de La Folle Histoire du Trail

Le lecteur a intérêt à bien lire cette introduction car il ne le sait pas encore mais elle constitue un magnifique résumé de ce qui l’attend. C’est comme étudier le tracé du parcours d’une course à pied avant le départ.

La folle Histoire du Trail
Jean-Philippe Lefief

Ici, l’auteur de La Folle Histoire du trail est Jean-Philippe Lelief, passionné d’ultra-trail depuis 2005. 60 ultra-trails au compteur dont 10 UTMB (Ultra-Trail du Mont Blanc).

Livre la folle histoire du trail

Chapitre 1 : HOMO CURSUS

Dans ce chapitre, l’auteur nous conte la théorie du Running Man.

En effet, nombre de preuves montrent qu’Homo Sapiens a des qualités de coureur endurant.

En Europe, cette aptitude lui a permis de déloger l’homme de Néandertal, donné gagnant sur le papier, en seulement 10 000 ans.

Et l’arme fatale d’Homo Sapiens est la chasse à courre, et plus exactement la chasse à l’épuisement.

Si on poursuit une antilope sans lui laisser de répit, celle-ci entre en surchauffe et finit par s’effondrer !

La folle Histoire du trail
Chasse à l’épuisement

Alors quand vous êtes doté du meilleur système de refroidissement de la création, comme Home Sapiens l’est, alors, tout est permis. Il suffit d’être stratège, patient et de… courir.

Et finalement à la lecture de ces lignes, on ne peut s’empêcher de penser que la soif de courir de l’homme moderne est finalement un retour aux sources…

Chapitre 2 : ANTIQUE ENDURANCE

Voici quelques coureurs antiques qui méritent tout notre respect.

La légende Philippidès

Marathon
Philippidès

Commençons par Philippidès qui couvre, en 36 heures, les 250 km entre Athènes et Sparte pour aller chercher de l’aide car Athènes est attaquée par les Perses. Mais les Spartiates refusent de briser leur trêve militaire pour des raisons religieuses. Alors Philippidès rentre à la maison et les Athéniens remportent tout de même la bataille de Marathon contre les Perses.

Le 8 octobre 1982, John Folden, officier australien de la Royal Air Force s’élance avec quatre camarades pour reproduire l’exploit de Philippidès. Trois arrivent le lendemain à Sparte au pied de la statue du roi Léonidas dans les mêmes temps que notre héros antique. Le Spartathlon est né et se déroule tous les ans à la fin de septembre.

Héros grecs

Pline l’ancien rapporte d’autres exploits encore plus grands comme celui d’Anystis et Philonidès qui ont parcouru en un seul jour 230 kilomètres, soit 12 heures de moins que Philippidès. Ou encore Tibère qui se rend en Germanie au chevet de son frère malade en un jour et une nuit en courant… 300 kilomètres !

Cette bonne santé sportive était aussi une question de vie ou de mort car les cités-États étaient constamment en guerre les unes contre les autres.

Milon, le gendre du célèbre mathématicien Pythagore, s’entrainait en faisant un tour de stade, en portant le même veau, chaque jour et il a continué à le faire jusqu’à ce que l’animal soit adulte. Et cela a dû inspirer le proverbe grec : « Qui l’a bien porté veau peut le porter taureau. »

L’auteur nous conte aussi le mythe de la rapide Atalante qui promet à son père d’épouser celui qui sera plus rapide qu’elle. Mais malheur au vaincu car il périra.

Est-ce que le beau Prince Hippomène réussira-t-il à vaincre Atalante à la course ? Devra-t-il ruser pour gagner ? Je vous laisse découvrir la fin de l’histoire en lisant La Folle Histoire du Trail…

Chapitre 3 : TOUS LES MESSAGERS DU MONDE

Messagers en Amérique

Chez les incas, l’oral est la tradition pour les messages et ils sont transmis à pieds et très rapidement. 5 jours suffisent pour relier la capitale Cuzco au point le plus éloigné de l’empire, à 1 600 kilomètres.

Cette efficacité, on la doit aux jambes affutées des Chasquis. Ces coureurs professionnels vivent à six ou huit dans des abris situés le long des routes.

La folle Histoire du trail
Statue d’un Chasquis

Les Aztèques possèdent un système similaire. Et c’est ainsi que l’empereur Montezuma apprit l’arrivée des caravelles espagnoles un jour et demi après leur accostage, alors que son palais est à 300 km.

Messagers en Europe

Des messagers coureurs, il y en a aussi en Ecosse au XIe siècle. En effet, les rudes Highlands sont plus propices à l’homme qu’au cheval. Et pour choisir les meilleurs coureurs, les chefs de clan organisent des courses.

Lors d’une course organisée par le roi Malcolm III (1057-1093), la fratrie des trois McGregor se disputent la première place à tel point que l’ainé arrache le kilt du cadet qui franchit tout même la ligne d’arrivée en vainqueur mais cul nu ! Voilà pourquoi il ne faut pas courir de trail en kilt !

En France au XVIe siècle, ce sont les basques qui ont la réputation d’être les meilleurs coureurs.

Au Royaume-Uni, les running footmen s’affrontent pour le prestige et pour l’argent. Ce sont de redoutables messagers. Les compétences pour occuper le poste sont : jeune, célibataire, rapide et dévoué. Et voici l’exemple du laquais du comte de Home, en Ecosse. Un soir, le comte l’envoie porter un message à Édimbourg à 50 kilomètres. Et le lendemain matin, le comte aperçoit son laquais dans les bras de Morphée sur un banc. Alors il se dit qu’il a oublié sa mission… En fait, le laquais a fait l’aller-retour dans la nuit !

Chapitre 4 : DES RESSOURCES BIEN PLUS VASTES QUE NOTRE IMAGINATION

XIXe siècle, l’Angleterre se passionne pour les paris les plus fous. Et en voici un beau : marcher un mile par heure pendant mille heures sans interruption, soit 1609 kilomètres en 41 jours et 16 heures, ou encore un marathon par jour pendant six semaines !

Le capitaine d’infanterie Barclay relève le défi et suit sa stratégie : accomplir un mile au début de chaque heure et se reposer jusqu’au début de la suivante, puis en faire deux d’affilée pour doubler la phase de repos. Mais au fur et à mesure des semaines, son allure ralentit et les pauses sont de plus en plus courtes, rendant le manque de sommeil difficile à supporter.

L’auteur nous raconte par menus détails cet exploit comme la perte de poids subie par Barclay : 14 kilos !

Dans ce chapitre, l’auteur nous raconte d’autres exploits aussi incroyables à découvrir dans le livre La Folle Histoire du Trail.

Chapitre 5 : SPIRITUALITE DE LA COURSE

Dans ce chapitre de La Folle Histoire du trail, l’auteur nous raconte les rites de certaines tribus ou groupe religieux comme les moines du mont Hiei.

La folle histoire du trail
Moine du mont Hiei

Pour ces moines, accomplir le Kayhogyo ou « tour de la montagne » est une forme d’ascèse la plus extrême du bouddhisme. En effet, cela consiste à courir pendant 1 000 jours répartis sur sept ans en suivant une progression complexe. Progression que je vous invite à découvrir en lisant La Folle Histoire du Trail.

Dans ce chapitre, les Tarahumaras figurent en bonne place. Et si vous voulez en savoir plus sur eux, lisez cet article : https://objectif-running.com/born-to-run/

La vie des Tarahumaras est centrée sur la course à pied. Courir 260 km est leur quotidien !

Leur réputation d’être les meilleurs trailers du monde a poussé certains champions occidentaux à venir les défier : Scott Jurek, l’anglais Bruce Tulloh, champion d’Europe du 5 000 mètres en 1962.

Bruce a traversé les États-Unis sept ans plus tard. 4 600 kilomètres de Los Angeles à New-York en 64 jours. Et si Bruce remporte ses courses avec les Tarahumaras, c’est parce que les distances n’excèdent pas 15 kilomètres. En tout cas, il a pu constater leur capacité d’ultra-trailer.

Chapitre 6 : LE GOUT DE LA COMPETITION

La naissance des JO

En Angleterre, la passion pour les coureurs de fond se dissipe au début du XIXe siècle.

La course à pied réapparait au cours de ce siècle dans les écoles anglaises sous la forme de sports athlétiques qui se répandent en France et en Allemagne, sous l’impulsion du baron Pierre de Coubertin.

Pour pratiquer ces sports, il faut être amateur, un homme et appartenir à la bonne société.

Et c’est à cette époque que naissent les premières olympiades.

Et comble du désespoir pour le baron de Coubertin, ce sera un pauvre gueux grec qui sera le premier héros de l’olympisme moderne.

En effet, Louis Spiridon sauve l’honneur de sa nation qui accueille les premiers jeux en devenant le vainqueur du marathon. Dans La Folle Histoire du Trail, l’auteur nous commente la course de si belle façon que l’on a l’impression d’être aux côtés de notre porteur d’eau grec.

Je suis ton père…

Dans ce chapitre, l’auteur nous révèle également qui est le père de ces millions de runners qui pratiquent la course à pied à l’époque actuelle.

Notre papa est Néo-Zélandais et s’appelle Arthur Lydiard. Il découvre la course à pied en 1943 en accompagnant le président de son club de rugby pour un dix kilomètres.

La folle histoire du trail
Papa Arthur

10 km de souffrance qui le pousse à ne pas en rester là.

Il pousse l’expérience de l’apprentissage jusqu’à courir 400 kilomètres en cumulé par semaine et découvre que la distance optimale hebdomadaire pour ne pas être trop fatigué, se situe plutôt aux alentours de… 160 kilomètres semaine.

S’il devient le marathonien Néo-Zélandais le plus rapide, ce n’est pas la performance qui l’intéresse, mais plutôt la recherche d’une méthode d’entraînement idéale.

Alors que l’époque privilégie le fractionné, il développe la méthode dite LSD : Long Slow Distance. Une méthode douce qui prône de travailler longtemps à faible allure.

Vous prendrez bien un peu de LSD…

Voici le palmarès d’Arthur Lydiard : son poulain Murray Halberg décroche la médaille d’or du 5 000 mètres aux JO de Rome en 1960, tout comme Peter Snell, un autre Lydiard’s boy, sur 800 mètres.

Il transforme, contre l’avis des médecins, trois retraités du Lions Club d’Auckland, un peu « obèses » et « légèrement » cardiaques en joggers confirmés. En effet, c’est de là que naît le nom et la pratique du jogging. D’ailleurs, Arthur Lydiard crée le premier club de joggers du monde : l’Auckland Joggers Club, adepte du talking pace, une allure qui permet de discuter.

Le club fait de plus en plus d’adeptes, à la grande incompréhension des automobilistes et agents de police : « Pourquoi courent-ils sans raison ? ».

Le mouvement commence à faire tache d’huile en Nouvelle-Zélande. Et Lydiard invite Bill Bowerman, brillant entraîneur de demi-fond de l’université d’Oregon. Celui-ci a 50 ans et s’estime en forme. Et pourtant, il est à la ramasse lors de sa première sortie Jogging avec le club. C’est même un « jeune coureur » de 73 ans qui vient à son secours !

Il décide de rester 6 semaines sur place pour tester la méthode LSD.

Le virus se répand

Nike

De retour aux États-Unis, sa femme le trouve rajeuni et il témoigne dans la presse locale que des milliers de personnes, femmes et enfants compris courent au pays des Kiwis. Alors pourquoi ne pas essayer de lancer le mouvement aux Amériques ! Alors rendez-vous au stade de Eugene, Oregon.

Le 3 février 1963, ils sont deux douzaines de curieux. Un mois plus tard… plusieurs milliers. En 1966,

Bowerman participe à l’écriture d’un livre Jogging : A Physical Fitness Program for All Ages qui sera un best-seller à plusieurs millions d’exemplaires.

Il développera aussi des chaussures de running avec le moule à gaufre de sa femme. Ces chaussures sont les premières… Nike !

Lydiard, lui ne fera jamais fortune, à la différence de son disciple américain. Il s’éteint le 11 décembre 2004 mais des millions de joggers anonymes continuent d’entretenir la flamme encore de nos jours, n’est-ce-pas ?

Chapitre 7 : ECHAPPES DES STADES

Dans ce chapitre de La Folle Histoire du trail, l’auteur nous narre les débuts du Jogging sur le vieux continent et en particuliers la naissance du premier magazine de course à pied qui porte le nom du premier marathonien olympique : Spiridon.

Spiridon
Visionnaire : Spiridon 1973 : Les coureurs africains stupéfieront le monde !

Et en France, de doux dingues osent s’opposer à la puissante Fédération d’Athlétisme en créant la première course hors stade : Marvejols-Mende. La première édition a lieu en 1973 et accueille 153 coureurs qui révolutionnent la pratique de la course à pied.

A propos de révolution, il faut aussi parler du combat des femmes pour avoir le droit de courir de longues distances.

Marathon Boston
Kathy Switzer au Marathon de Boston

Celle qui ouvre le combat s’appelle Kathy Switzer. Elle participe au marathon de Boston de 1966 à l’insu des organisateurs. Et pendant la course, ils tentent de l’arrêter lorsque la supercherie est découverte. 3 ans après, les femmes seront autorisées au marathon de Boston et le chrono de Kathy sera reconnu seulement en 1996 !

Chapitre 8 : FAR WEST

Dans ce chapitre, l’auteur nous raconte quelques-unes des plus belles histoires américaines.

De la naissance du premier ultra-trail en 1974, la Western States avec Gordy qui se prend pour un cheval et court les 100 miles (166 km) en moins de 24 heures.

Ultra trail
Gordy, le père des Ultra-Trailers

Et aussi l’intenable Ann Trason qui a gagné 14 fois la Western States a même failli s’imposer au scratch à plusieurs reprises.

Pour Ann, le meilleur moyen de courir un trail, c’est de considérer la course comme une vie entière.

La folle histoire du trail
Ann Trason

Puis vient la belle histoire d’une course qui a pu redonner quelques raisons de vivre à une ville en train de mourir. Cette course, c’est le Leadville Trail 100. Première édition en 1983 et chaque année, pendant le week-end de la course, l’hôtel et les urgences enregistrent leur pic maxi d’affluence !

Leadville Trail 100

Et point d’orgue de ce chapitre : la Barkley. De menus détails vous attendent dans le livre La Folle Histoire du Trail et courez également lire cet article : https://objectif-running.com/la-barkley-est-intraitable/

Chapitre 9 : AUTOUR DU MONT-BLANC

Pendant ce temps-là, en Europe, des pionniers ouvrent la voie et préparent le terrain pour les grands ultras-trails que nous connaissons aujourd’hui comme l’Ultra Trail du Mont Blanc. Nous sommes dans les décennies des années 70 et 80.

Ce chapitre s’attache donc à raconter leurs aventures, leurs déboires et leurs succès.

Et où l’histoire du trail français a-t-elle vraiment débuté ?

Cherchons du côté des monts du Lyonnais. S’il s’agissait au départ d’une marche ou plus exactement d’un raid pédestre Saint-Etienne-Lyon, cela change en 1971 avec l’apparition d’un classement.

Saintélyon
Saintélyon : Que brille la nuit…

Qui dit classement, dit volonté humaine d’accélérer le pas et donc de courir, malgré le règlement.

Parallèlement, la vague du jogging déferle. Ce qui amplifie l’attrait de cet évènement.

Et finalement, « le style libre », autrement dit la course sera autorisée en 1976. Le raid pédestre devient la SaintéLyon. Et aujourd’hui, la « doyenne » attire près de 14 000 coureurs, ce qui en fait l’un des trails les plus couru au monde !

Et à titre personnel, je vous confirme que c’est une course exceptionnelle. Lisez cet article pour en saliver d’envie : https://objectif-running.com/la-mythique-saintelyon/

Chapitre 10 : FRERE DES SABLES

Comme souvent, la création d’une épreuve mythique repose sur la volonté d’un homme. Cette volonté est motivée par le sens du partage. Et c’est exactement qui conduit Patrick Bauer à imaginer une course par étapes de 30 à 70 kilomètres dans les sables du désert marocain : le marathon des sables. 220 kilomètres loin de toute civilisation où tout concurrent en ressort différent.

Marathon des sables
Marathon des Sables 2018

Ce chapitre nous livre tous les détails de cette folie et des moments les plus fous des premières éditions.

Même si Grégoire Chevignard nous en apprend beaucoup sur le Marathon des Sables dans son livre « De mon canapé à la course à pied la plus dure du monde » résumé ici : https://objectif-running.com/de-mon-canape-a-la-course-a-pied-la-plus-dure-du-monde/

Je vous conseille la découverte de ce chapitre qui vous en apprend encore plus.

Chapitre 11 : LA JUNGLE ET LE VOLCAN

Ici, c’est la narration du grand raid de la réunion qui va nous faire voyager !

 « Looks d’enfer pour un voyage d’enfer sur une île paradisiaque ». Ces mots sont ceux la journaliste Christine Quiniou à l’issue de la première édition de ce qui ne s’appelle pas encore la diagonale des fous, mais va le devenir…

Côté look, c’est vrai qu’on est servi : rangers et après-ski se sont invités à cette première qui se déroule le 28 octobre 1989 et qui regroupe déjà 500 hurluberlus au départ de l’un des trails les plus durs de la planète !

Ici, l’auteur nous fait plonger dans les cirques du parcours et les péripéties de cette belle épreuve qui a failli mourir mais qui est revenue plus forte et plus difficile pour s’affirmer dans l’écrin que nous connaissons aujourd’hui : 164 km (environ 100 miles) et près de 10 km de dénivelé positif !

Et paradoxalement, plus c’est dur et plus la popularité augmente.

A la lecture de ce chapitre, je peux vous prédire qu’il y aura deux catégories :

  • ceux qui pensent que les volontaires à cette aventure sont des fous surtout que certains comme Kafyab, font la course en savates deux doigts (tong)
  • d’autres qui ont les yeux qui pétillent au fur et à mesure que les lignes du chapitre de La Folle Histoire du Trail défilent sous les yeux.

A quelle catégorie appartenez-vous ? Moi, j’ai choisi… et pour ceux qui n’ont pas compris, ce ne sont pas des étoiles, mais des diagonales qui pétillent dans mes yeux.

Diagonale des fous Grand raid de la réunion
Grand Raid de la réunion

Chapitre 12 : CATHEDRALES D’UN JOUR

La Course des Templiers

1989, Gilles Bertrand revient des États-Unis où il est allé réaliser un reportage sur le Leadville Trail Run. Il est conquis et veut organiser un trail équivalent dans la région de Millau. A l’époque, il n’existe quasiment rien en France. Et c’est un refus sec des autorités.

Mais l’idée continue de vivre dans la tête de Gilles et il faut attendre 1995 pour voir la naissance de la Course des Templiers. Et c’est Gilles qui invente le mot Trail, que tout le monde utilise aujourd’hui pour ce type de course en pleine nature.

Trail des Templiers
Trail des Templiers

La Course des Templiers : 62 km sur le plateau du Larzac. Mais attention, comme le dit Patrick Renard, premier vainqueur : « Dans le mot plateau, il y a plat, mais je me suis vite aperçu que, sur le Larzac, ça n’existait pas. »

Et Gilles Bertrand ira au bout de son idée initiale en créant l’Endurance Trail : 120 bornes et 5 000 mètres de dénivelé à couvrir en moins de 25 heures.

Sa majesté l’UTMB

A ce moment du livre, on voit que les dernières pages arrivent. C’est un peu comme l’arrivée d’une course. Les derniers bénévoles vous l’ont dit : « c’est bientôt fini ! ». Et le passage sous l’arche sera un pic de joie.

Ici Jean-Philippe Lefief nous réserve le même effet. Il termine son livre La Folle Histoire du Trail en bouquet final avec l’Ultra trail du Mont-Blanc (UTMB).

Et je ne peux m’empêcher au témoignage de mon ami ultra-trailer Philippe Lechable qui a couru l’UTMB et nous le fait vivre dans cet article : https://objectif-running.com/linterview-dun-ultra-terrestre-philippe-lechable-et-son-recit-de-lutmb/

L’UMB nait des cendres du Super-Marathon du Mont-Blanc qui s’est éteint au début des années 2000.

UTMB
Départ de l’UTMB

L’idée est de supprimer le principe de la course en relais et les équipes, de supprimer les portions de route pour en faire un trail non-stop en individuel et en semi-autonomie. Le format est 153 kilomètres et 7 500 mètres de dénivelé positif en moins de 38 heures avec arrêt possible à Courmayeur (67e km) ou à Champex (110e km) tout en restant classé.

Première édition

Et le 30 août 2003, 663 ultras fêlés prennent la course dans des conditions météo difficiles (chutes de neige, vent, pluie…).

Ici, on suit la course d’Eric Bonnotte qui est l’un des ultra-traileur les plus aguerris du peloton.

La première partie de sa course ressemble à l’enfer. Mais à Courmayeur, il se refait une santé, si l’on peut dire. En effet, il demande à son épouse de lui mettre un peu de vaseline dans le dos car son sac le chauffe un peu.

Lorsqu’il enlève son tee-shirt, sa femme pousse des cris d’effroi : son dos est complètement cramé. Tout le staff médical présent lui prodigue les premiers soins qui lui permettent de repartir.

La suite de sa course est aussi épique. Il finit en 12e position. Mais le plus important, c’est qu’il vient de participer à la naissance d’un mythe !

Dawa

La folle histoire du trail
Dawa Sherpa

Le vainqueur de cette première n’est pas n’importe qui. Car il s’agit du Népalais Dachhiri Sherpa, dit Dawa. Dawa a forgé sa réputation grâce à son palmarès et aussi grâce à sa modestie et sa gentillesse. C’est donc l’occasion pour l’auteur de nous livre ici un portrait de ce bel homme.

Pour la deuxième édition, le nombre de coureurs est doublé : 1 383 participants et 1 190 finishers.

En 2005, la barre des 2 000 inscrits est franchie. Des noms qui vont marquer le trail défilent : le Français Vincent Delebarre, l’Italien Marco Olmo, Elisabeth Hawker (cinq fois victorieuse, record inégalée !).

Kilian Jornet

L’UTMB est aussi lié à la légende d’un gamin espagnol de 20 ans : Kilian Jornet.

En 2008, il défie les codes et le règlement puisqu’il part un petit sac et des chaussures ultralégères.

Kilian Jornet

Il bouscule les ainés et prend la tête de la course.

Quant à l’équipement obligatoire à emporter, c’est vrai qu’il est compris dans une petite « banane ». Tout y est : coupe-vent, collant, polaire, gants, bonnets, couverture de survie et poche pour 1 litre d’eau. Mais la forme n’est pas forcément adaptée : la couverture de survie est microscopique, la polaire irait à un ours en peluche, les collants sont de chez Dim, le coupe-vent fait 65 grammes et la gourde est vide. Mais le règlement est respecté à la lettre.

Et Kilian Jornet arrive en tête le samedi 30 août à 15h28, frais comme un poisson après 20h56 de course et avec une heure d’avance sur Dawa !

Kilian Jornet deviendra l’ultra terrestre que l’on connait et qui se confie aussi en écrivant : voir les articles suivants : https://objectif-running.com/ultra-terrestre-kilian-jornet/ et https://objectif-running.com/courir-ou-mourir-kilian-jornet-trail/

Un palmarès incroyable ! Extraits : trois UTMB, quatre Hardrock, deux Grands Raids de la Réunion, la traversée des Pyrénées, l’ascension du Mont-Blanc, du Kilimandjaro et de… l’Everest sans oxygène.

Critique du livre : La Folle Histoire du Trail 

La folle histoire du trail

Au départ, ça démarre doucement. On prend ses repères avec le style de l’auteur, et on plonge très loin dans l’histoire.

Et, on apprend que nos ancêtres étaient des « trailers naturels ».

Au milieu, on devine pourquoi et comment nous avons endormi ces belles facultés de course.

Et puis, peu à peu on se rapproche de l’ère contemporaine. Le rythme s’accélère.

Il faut qu’on élève une statue à Arthur Lydiard qui a (ré)inventé le jogging et qui notre papa à tous. Le papa des Runners !

Bénits soient ces pionniers qui ont inventé toutes ces épreuves mythiques.

Et bien évidemment,on respecte les portraits des champions qui ont marqué et marquent ce sport.

Et on admire Jean-Philippe Lefief pour son travail si précis, ses récits vivants, son respect de l’ordre chronologique.

En plus, il nous fait vivre ses aventures de trailer car il parsème chaque chapitre de ses souvenirs de course.

Alors, oui, c’est un livre culte.

Il parle beaucoup de trail mais finalement le trail, c’est de la course à pied. Et finalement, ce livre convient aussi aux coureurs de route parce qu’il y a plein de choses à apprendre. Et qui sait, certains sont coureurs de route aujourd’hui et seront trailers demain !

Je lui attribue la note de 19 sur 20.

Points forts de La Folle Histoire du Trail 

Folle Histoire du Trail approuvé

Les principaux points forts sont :

  • Les détails historiques sur la création des grandes épreuves du circuit Trail
  • Le travail documentaire
  • Les portraits des champions
  • Les récits des courses
  • Les anecdotes inédites
  • La trame chronologique
  • L’amour du trail partagé par l’auteur

Points faibles de La Folle Histoire du Trail 

Certains regrettent que l’auteur parle de ses courses. Mais, cela n’est pas dérangeant car les sous-chapitres sont bien ordonnés et présentés.

D’autres trouveront à redire sur le titre « Histoire du Trail » et trouveront forcément un truc qui manque.

C’est injuste. Car il s’agit d’une Histoire du Trail telle que la voit Jean-Philippe Lelief. S’il avait parlé d’Encyclopédie du Trail, alors on aurait pu trouver à critiquer.

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