Vous allez découvrir la légende du marathon, pourquoi un marathon fait 42,195 KM et plein d’autres anectodes croustillantes.
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Le Marathon, c’est l’épreuve reine de la course à pied. Une épreuve mythique et mystique.
Combien c’est un marathon au fait? Pourquoi cette distance? Qui sont les héros antiques? Qui sont les héros modernes? Combien de français ont remporté l’or olympique sur cette distance? Quel est le plus mauvais chrono officiel?
David Vasseur, l’auteur de « Toutes les erreurs à na pas faire en course à pied, je les ai faites ! Mais toujours Finisher. » répond à toutes ces questions et encore plus dans son livre et ici il offre en cadeau le chapitre de son livre qui parle du MARATHON.
Pour briller en société et avec vos amis Runners, courez lire cet article et acheter son livre.
40 KM
« La Terre est bleue comme une orange »
Paul Eluard
ENCORE
Au cours d’un marathon, à un endroit bien précis, il m’est arrivé de crier avec d’autres coureurs : « Now, we run for the Queen ! ».
Cet endroit est exactement le point kilométrique 40. Pas avant, ni après.
Pourquoi ?
Parce qu’à partir de ce point il reste encore 2,195 kilomètres à parcourir pour atteindre la ligne d’arrivée. C’est comme dans la chanson « Les Playboys » de Dutronc, alors que l’on pense que c’est fini, il y a une voix off qui dit « Encore ! ».
Et il semble que ces kilomètres-là soient les plus longs.
Je tiens tout de même à rectifier de suite cette dernière phrase, car ce n’est pas tout à fait exact.
En ce qui me concerne, lorsque j’ai passé ce cap, je sais qu’il ne reste plus qu’une douzaine de minutes et que le public va devenir de plus en plus nombreux, ce qui me galvanise. La preuve, j’ai pris pour habitude d’afficher un beau sourire que beaucoup de visages inconnus me rendent comme un effet miroir.
Et souvent, dans les derniers mètres je joue avec le public en faisant la Holà ou en agitant les bras pour réveiller la foule. A New York, l’arrivée se fait dans Central Park. C’est magique. Il y a du public en masse, mais quand je me suis présenté, celui-ci était un peu endormi. Il faut dire qu’ils avaient déjà vu et applaudi des dizaines de milliers de coureurs. Alors je me suis approché d’un côté et j’ai crié : « I need you ! ». L’effet a été immédiat, comme si j’avais allumé une mèche, et les acclamations m’ont porté jusqu’à la ligne d’arrivée. (OR1)
D’ailleurs cela se lit sur mon visage et vous pouvez le vérifier sur la photo en couverture de ce livre. Au passage, ne croyez pas le temps qui est affiché car étant parti dans la vague du milieu, mon temps réel est de 3 heure 59 minutes et 34 secondes ! C’est presque deux fois plus long que le premier, mais c’est symboliquement sous la barre des 4 heures.
26,2 miles, soit 42,195 mètres ! Quelle distance bizarre doit penser Monsieur Tout le Monde.
ANTIQUITE
En fin de compte, le marathon doit sa naissance à un proche de Pierre de Coubertin, Michel Bréal qui lui a suggéré l’idée de marquer les premières olympiades de l’ère moderne en 1896, par un feu d’artifice avec une épreuve mythique qui allait devenir mystique.
Mythique car elle fait référence à l’antiquité et à la légende du messager Philippidès qui court entre Marathon et Athènes, soit environ 40 kilomètres. D’après la légende, le messager aurait rendu son dernier souffle après avoir délivré le message. Heureusement qu’à l’époque, le marathon ne faisait pas 42,195 km !
Mais l’historien Hérodote dit que ce n’est pas vrai. On ne meurt pas pour une petite course de 40 km, voyons !
D’après lui, Phidippidès s’est dirigé vers Sparte. Pour ceux qui connaissent la géographie grecque, c’est plus loin qu’Athènes car il y a 220 kilomètres.
Alors pourquoi s’infliger cinq fois plus d’effort ? Parce que les Perses venaient de débarquer à Marathon et Phidippidès est allé chercher de l’aide auprès des Spartiates qui, comme chacun sait, sont réputés cinq fois plus forts que les Athéniens. Réputés car en fin de compte, ils n’ont pas voulu bouger le petit doigt et ce sont les Athéniens qui s’y sont collés.
Si Phidippidès a couru vers Sparte, qui a couru vers Athènes ? D’après certains témoins de l’époque, ce serait Euclès qui aurait annoncé la victoire.
FOR THE KING/QUEEN
Tout cela ne répond pas encore à Monsieur Tout le Monde au sujet des 42,195 km.
C’est aux JO de Londres en 1908 que la distance est fixée à 26 miles car la course doit partir de la pelouse du Château de Windsor à cause des enfants capricieux de la famille royale qui souhaitent voir le départ de la cinquantaine de coureurs.
A la réflexion, on aurait pu autoriser ces chers chérubins royaux à sortir de la maison familiale, mais cela n’engage que moi.
Par contre impossible de déplacer le stade et l’arrivée doit s’y tenir. Quoiqu’un autre caprice royal voit le jour en la personne du Roi Edouard VII qui exige que la course se termine au pied de la loge royale, ce qui donnera une distance de 26 miles et 385 verges, soit 42,195 km.
Lors des JO suivants à Stockholm et Anvers, la longueur varie encore mais en 1924, aux Jeux Olympiques de Paris, elle est figée à
42,195 KM.
Tous les records se feront en se confrontant désormais à cette distance, y compris la tentative de courir le marathon sous les deux heures, ce qui aurait été fait depuis longtemps, avouons-le si le marathon avait fait 40 KM.
Décidemment, Messieurs les Anglais, vous nous aurez bien contrarié tout au long de notre histoire, mais on vous aime tout de même.
ANECTODES DE MARATHON
En tant que Monsieur Runner, c’est bien de posséder un peu de culture afin de pouvoir autant briller en société que sur le macadam.
Cela permet aussi d’éviter de passer pour un décérébré qui sait seulement courir et parler de ses seuls chronos, ce qui risque vite de lasser votre auditoire.
Voici une sorte de quiz sur l’épreuve reine de l’athlétisme.
QUI A ETE LE PREMIER MEDAILLE OLYMPIQUE ?
Au grand dam du Baron de Coubertin, qui aurait sans doute préféré plus noble vainqueur, c’est un berger grec, Spyridon Louis, qui gagne le marathon des premières olympiades modernes à Athènes, après s’être élancé comme il se doit de Marathon !
COMBIEN DE FRANÇAIS ONT REMPORTE UN MARATHON OLYMPIQUE ?
S’il faut remonter à quelques années pour trouver un vainqueur tricolore au Tour de France ou à Roland Garros, il faut carrément plonger dans les livres d’histoires pour trouver les vainqueurs français au marathon olympique.
Pourtant, il y eut trois vainqueurs. En 1900, à Paris, les deux premières places étaient même trustées par des frenchies. Michel Théato gagne devant Émile Champion, un nom prédestiné.
En 1928, Abdel El Ouafi gagne à Amsterdam et en 1956, Alain Mimoun à 36 ans, avec un pouls battant à 36 et sous une température de 36°C, gagne à Melbourne avec le dossard… 13 (non pas 36, mais il y a un 3).
QUI S’EST TROMPE DE SENS A L’ENTREE DANS LE STADE ?
C’est arrivé en 1908 à Londres où, en plus, tout se joue dans les derniers trois cents mètres. C’est l’italien Dorando Pietri qui entre en premier dans le stade, mais confiseur de son état, il est confit et n’a plus toute sa tête (sans doute un effet des 2,195 km de bonus !) puisqu’il se trompe de sens.
On le remet dans la bonne direction, mais il titube, s’effondre, s’évanouit à 70 mètres de l’arrivée !
Deux médecins se portent à son secours. Massage cardiaque et tutti quanti pour repartir jusqu’à 15 mètres de l’arrivée où Doranto remord la poussière. Un autre officiel lui porte secours et le fait passer la ligne d’arrivée avant de l’expédier en civière à l’hôpital.
Finalement, Dorando Pietri est disqualifié à cause de cette aide extérieure, qu’il n’a pourtant pas sollicité et c’est l’américain John Hayes qui est porté en triomphe par ses coéquipiers. C’est vraiment le cas car il aura le droit à un tour de d’honneur, assis sur une table de cuisine, une statuette du soldat de Marathon agonisant devant lui. L’histoire ne dit pas ce que faisait là une table de cuisine et une statuette du soldat de marathon.
Peu importe, car dans le cœur des spectateurs, le vainqueur, c’est bien Pietri. D’ailleurs le lendemain, la reine lui offre une coupe en argent devant une foule en délire.
QUEL EST LE PLUS MAUVAIS CHRONO DE TOUS LES TEMPS ?
54 ans, 8 mois, 6 jours, 32 minutes, 20 secondes.
On le doit à un Japonais Shizo Kanakuri qui a couru le marathon de Stockholm en 1912.
Malgré les latitudes élevées, il fait chaud dans la capitale suédoise : 40°C et notre ami du soleil levant a un coup de mou.
Sur le point d’abandonner, il voit une maison sur le bas-côté du parcours, comme un mirage.
Il s’approche de cette oasis pour réclamer à boire. Le suédois étant accueillant et devant la fatigue du coureur, il lui propose aussi un lit.
Shizo Kanakuri accepte et s’endort, au point de se réveiller… le lendemain.
Trop honteux et à deux doigts de se faire Hara-Kiri, il rentre secrètement au Japon.
Les officiels ont classé assez vite l’affaire en l’appelant « le coureur perdu ». Ils avaient certainement droit à 10% de perte à l’époque.
Un journal suédois, lui n’a pas lâché l’affaire et a rouvert ce « cold case ». 50 ans plus tard, il retrouve la trace de Shizo Kanakuri et en 1967, celui-ci revient au stade olympique de Stockholm pour terminer son marathon débuté 54 ans plus tôt.
Shizo Kanakuri avait 76 ans. Quand on vous dit que la course à pied, c’est bon pour la santé à condition d’aller à son rythme et de… bien dormir.
POURQUOI LE VAINQUEUR DE 1936 FAISAIT LA TETE ?
Kitei Son remporte la médaille d’or pour le Japon aux JO de Berlin, en plein cœur de l’Allemagne nazie.
Est-ce que c’est cela qui contrariait notre champion ?
Pas tout à fait, en tout cas pas seulement car Kitei Son est le nom japonais de Kee-Chung Sohn en coréen.
Kee-Chung Sohn est coréen et son pays a été annexé par le Japon. En signe de révolte, il garde la tête baissée pendant l’hymne japonais. Cela a probablement inspiré Tommie Smith et John Carlos en 1968 aux JO de Mexico.
Sur le podium du 200 mètres, ces deux athlètes américains de couleur noire réalisent l’une des manifestations politiques parmi les plus importantes des Jeux Olympiques, en levant un poing ganté de noir durant l’hymne américain. Non pas un salut du Black power, mais plutôt un salut pour les droits de l’homme, car ils arboraient aussi un badge de l’Olympic Project for Human Rights contre la ségrégation raciale. Par solidarité, le médaillé d’argent qui est l’australien Peter Norman portait aussi ce badge.
Pour revenir à Kee-Chung Sohn, lui refusa ensuite de courir tout nouveau marathon sous le maillot blanc frappé du soleil rouge de l’occupant japonais.
POURQUOI ZATOPEK EST UNE LEGENDE ?
Emil Zatopek, Tchécoslovaque de son état, gagne trois médailles d’or lors des JO d’Helsinki en 1952 : le 5 000 mètres, le 10 000 mètres et le marathon.
Cerises avec un « s » sur le gâteau, il bat à chaque fois le record olympique.
Si son style était peu orthodoxe et critiqué parce qu’il courait comme s’il était au bout de sa vie, ce qui lui valait le surnom de la « locomotive », il s’en moquait et répondait : « Quand le style comptera en course à pied, comme en patinage artistique, je m’appliquerai. »
Emil Zatopek a révolutionné les méthodes d’entraînement en mixant la quantitatif et le qualitatif. C’est lui qui a inventé le fractionné et il pratiquait la technique d’hypoventilation qui consiste à effectuer des distances en bloquant sa respiration. Voilà qui ne manque pas de souffle.
QUI EST LE PREMIER AFRICAIN ?
Qui est le premier africain qui a ouvert la voie aux futurs champions kényans, éthiopiens et ougandais ? Abebe Bikila marqua l’histoire en remportant le marathon olympique à Rome en 1960 et en courant pieds-nus.
Sous la majesté du Colysée en toile de fond, les images de l’arrivée de ce marathon sont majestueuses car l’arrivée se fait de nuit et sous l’arc de Constantin. L’Arc de Constantin qui avait vu 25 ans plus tôt, le départ des troupes de Mussolini pour aller conquérir l’empire d’Éthiopie.
Abebe Bikila sera fêté comme un héros national, voire continental.
4 ans plus tard, à Tokyo, il confirme sa suprématie sur l’épreuve, malgré une opération de l’appendicite quelques semaines auparavant.
Hélas, son destin légendaire va prendre un mauvais tournant comme ce virage raté le 22 mars 1969 sur les routes éthiopiennes. Sa voiture bascule dans un ravin et il reste prisonnier de l’épave toute une nuit.
S’il en réchappe, il a la nuque brisée et il perd l’usage de ses jambes.
Compétiteur dans l’âme, Il s’essaie à la course en fauteuil et au tir à l’arc et succombe à 41 ans en 1973, à une hémorragie cérébrale causée indirectement par son accident.
Le jour de son enterrement, il a été accompagné par 70 000 personnes jusqu’à sa tombe au cimetière Saint-Joseph d’Addis Abeda.
Cette personne humble racontait que d’autres coureurs de la garde impériale d’Éthiopie auraient pu faire aussi bien que lui à Rome. Il annonçait ce qui allait se passer dans les années à venir, c’est-à-dire l’éclosion de grands champions africains comme Haile Gebrselassie, et Eliud Kipchoge, le premier homme à descendre techniquement sous les 2 heures (record non homologué à cause des circonstances spéciales de cette course).
QUELLE EST LA PREMIERE MARATHONIENNE ?
1966, Boston, Roberta « Bibbi » Gibb est une hors la loi puisqu’elle s’apprête à courir le marathon grimée en homme. En ce temps-là, les femmes sont interdites de marathon car jugées trop frêles !
Dans le peloton, les autres coureurs découvrent le pot aux roses mais il y a un élan de fraternité. Ils la soutiennent jusqu’à la ligne d’arrivée, à l’image de son petit ami et son entraîneur qui lui servent de body-gardes. Elle termine devant les deux tiers des coureurs en 3 H 21 min 40 s
Tout le monde a en tête l’image de cet officiel qui a confondu le marathon avec le rugby et qui a voulu plaquer Roberta Gibb.
Bien sûr, il ne faut pas déconner avec le règlement et elle sera disqualifiée pour ne pas avoir le bon sexe.
Rassurez-vous car l’honneur féminin est sauf puisqu’elle sera réhabilitée un peu plus tard… en 1996.
Et la première marathonienne olympique est née en 1984 au marathon de Los Angeles.
L’américaine Joan Benoit arrive en 2 H 24 min 52 s, soit 26 minutes avant la suissesse Gabriela Andersen-Schiess qui a marqué le monde à cause de son arrivée titubante.
Je suis sûr que certains ont chanté « Elle est des nôtres, elle a bu son marathon comme les autres ! ».
En fait accablée par la chaleur et la difficulté de l’épreuve, elle avait bien pioché au fond d’elle-même.
Et si les femmes n’étaient réellement pas faites pour courir le marathon ? Non, je déconne !
Impossible de parler de marathonienne, sans parler de ma chouchoute, Paula Radcliffe.
C’est ma marathonienne préférée parce que je préfère les petites anglaises aux anglais, parce qu’elle a détenu pendant longtemps le record de la distance avec un chrono de 2 h 15 min 25 s, et parce qu’elle a donné le départ de mon Nice-Cannes et de mon Semi à Disneyland. Au passage, sa fille avait gagné la course des enfants, ce qui signifie que la relève arrive. Vive les Radcliffe.
Et cerise sur le gâteau, j’ai couru l’édition 2015 du marathon de Londres, pendant laquelle Paula a fait sa course d’adieu. Inutile de vous dire qu’elle a reçu plus d’ovations du public que moi.
QUELLE EST LA PLUS BELLE CAUSE DEFENDUE AU COURS D’UN MARATHON ?
C’est un choix personnel que je dois à une visite du musée des civilisations à Ottawa.
Au cours de la visite, je suis resté en arrêt un long moment devant la photo de Terry Fox.
Ce jeune homme courait avec un maillot orné d’une belle feuille d’érable et avec une jambe artificielle.
Il a couru en 1980 le Marathon de l’Espoir pour récolter des fonds pour la recherche contre le cancer.
L’objectif était de courir à travers le Canada, de Terre-Neuve à Vancouver, soit 5000 kilomètres au rythme de 41 kilomètres par jour.
Malheureusement, le cancer a contraint Terry Fox de cesser sa course le 1er septembre 1980 à la limite de Thunder Bay en Ontario.
Aujourd’hui, une statue de taille réelle de Terry Fox en mouvement est située à l’endroit où il fut contraint d’arrêter sa course, sur la Route transcanadienne.
FIN
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Lisez l’auto-interview de l’auteur dans cet article: