Comment c’est le Marathon de New York ?

Le marathon de New York : pour tout marathonien, c’est soit un rêve, soit de merveilleux souvenirs. Je suis passé par ces 2 états et je vous dis tout ici.

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Marathon
Course
Running

DEPART Marathon de New York – 1 minute

En ce premier dimanche de novembre, vous êtes sur Staten Island au bord du pont Verrazano, le pont à 2 niveaux qui relie Staten Island à Brooklyn. Une vague d’émotion vous parcourt car vous entendez en ce moment les notes de la musique New York de Franck Sinatra. Vous y êtes. Vous êtes là, à New York.
Emotion aussi car vous allez courir 26,2 miles, soit 42,2 km. Et la même question dans ces circonstances-là, est-ce que vous allez y arriver ? En effet, un marathon, c’est l’épreuve reine de la course à pied. Aucune certitude. Vous avez juste fait ce que vous pensez être bon au cours des derniers mois à l’entraînement. Et dans les heures qui vont venir, ce sera le moment de vérité. Surtout si c’est votre premier marathon.

Comment en être arrivé là ?

Vue aérienne de Manhattanpar Yann Arthus Bertrand
Manhattan and the Financial District, New York

Au départ, c’était un rêve : courir le marathon de la grosse pomme. Et puis, c’est devenu un objectif : vous le projetez pour vos 30 ans, ou vos 50 ans, ou pour votre premier marathon (s’il ne doit y avoir qu’un, que ce soit celui-là !), ou en couple… Pour moi, ce fut pour mes 40 ans et la 42ème édition du 6 novembre 2011.

Pour s’inscrire à New-York, en tant qu’étranger, il faut passer par une agence de voyage spécialisé dans les marathons et encore tous n’ont pas droit aux fameux sésames.

L’idéal est d’avoir un hôtel dans Manhattan, mais le tarif est plus élevé. Pour moi et ma fille qui m’accompagnait, j’avais choisi Thomas Cook pour leur bonne réputation. Ils proposaient plusieurs formules dont celle d’un hôtel Hilton basé dans le New-Jersey. C’était avantageux en tarif mais il fallait prendre le bus pour aller visiter Manhattan.

file de Taxis à New York
Taxis de New York

Autre conseil utile, pour s’inscrire, il faut s’y prendre plus d’un an à l’avance. Alors anticipez les différentes étapes de pré-inscriptions auprès de l’agence de voyage sélectionnée. Cela paraît fou de s’inscrire un an avant ! Et c’est vrai que ça peut paraître un peu long. Mais il faut en profiter pour rêver pendant un an. Se projeter et préparer son voyage et ses visites. Car on ne fait pas tout ce voyage pour uniquement courir et il y tellement de choses à voir à New-York, qu’il faut bien faire un choix.

Running - Montres Connectées

Esta qui ? Esta quoi ?

N’oubliez pas la partie administrative : le passeport et le formulaire ESTA pour pouvoir entrer sur le territoire américain. Et s’il y a un moment où il faut être sérieux, c’est bien dans le remplissage du formulaire ESTA, même si les questions sont « bêtas ».

Idem, quand vous passerez à la douane US :  » I come to the USA for tourism  » et ne faites pas le fanfaron face à un douanier en « léger surpoids » :  » I come to run the NYC marathon « . Inutile de crier : « I love americans » ou autre gentillesse, ils s’en moquent…

Un conseil reposant

Un marathon au second semestre, ça signifie s’entraîner en été et en automne. C’est une période agréable. Mais voici un travers auquel vous pouvez être confronté : comme votre saison de course à pied est déjà bien entamée, surtout si vous avez couru un marathon au 1er semestre, alors votre corps peut fatiguer et gare à la blessure. Un moyen de s’affranchir de ça est de faire un break entre les deux parties de saisons. Arrêtez 10 jours pendant l’été. Bref, prenez des vacances!

NYC, La ville qui ne dort jamais

Vue de l'empire state building par Yann Arthus Bertrand
Empire State Building

Et vient le jour du départ vers les states. Le Vol au-dessus de l’atlantique. L’installation à l’Hôtel. La lutte contre le décalage horaire et la découverte de New-York.

Et là c’est le choc des cultures. Petit choc car nos civilisations ont tout de même beaucoup de similitudes. Mais c’est vrai que c’est impressionnant ce Manhattan avec sa Skyline, ses gratte-ciels, Broadway, la cinquième avenue… Voici une liste de choses à visiter :

  • vous pouvez emprunter le bateau qui fait l’aller-retour entre Manhattan et Staten Island, ce qui est un bon moyen d’aller voir de près la statue de la liberté.
  • Arrêtez-vous sur un trottoir de Times Square, faites un panoramique sur vous-même et prenez-en plein les yeux.
  • Entrez dans les boutiques MM’S, Toys’rus (attention au T-Rex), Légo, NBA, Holister, American Eagles… Elles se trouvent soit sur Broadway, soit du côté de la 5ème
  • Posez en photo devant le restaurant Bubba Gump et la banderole « Run Forrest ! »
  • Admirez le balai des patineurs au pied du Rockefeller center et vous assisterez peut-être à un truc de folie : soudain, la patinoire se vide et il ne reste qu’un couple. Et alors, c’est une demande en mariage qui se produit sous les yeux éberlués d’une foule sous le charme.
demande en mariage sur la patinoire de New York au pied du Rockfeller center
Demande en mariage surprise !

Village marathon

Dans tout ça, il faudra trouver un moment pour aller chercher votre dossard au village marathon et vous mettre dans l’ambiance. D’ailleurs, des coureurs, vous en croiserez plein en ville. Il suffit de regarder les pieds, les silhouettes, d’écouter les langues.

La ville est encore plus cosmopolite : près de 140 nations représentées ! Et la France compte parmi le contingent étranger le plus représenté, en bagarre avec l’Italie.

En 2001, les New Yorkais ont d’ailleurs été reconnaissant envers les Français d’avoir maintenu leur voyage malgré les attentats du 11 septembre. Donc, en tant que français, vous devriez avoir un bon accueil.

Petite astuce, moi je cours avec un maillot aux couleurs de la France et je n’hésite pas à mettre des peintures tricolores sur mes joues. Succès garanti.

Marathon de New York : Jour J

Marathon de New York
Runner qui pose devant le bubba gump restaurant
Run David Run

Le jour J, lever très tôt car il faudra prendre un bus pour aller à Staten Island et attendre plusieurs heures son créneau de départ.

Vu la saison, il peut geler. Voilà donc le conseil le plus utile de cet article : couvrez-vous de vieux vêtements, que vous n’abandonnerez que lorsque vous rentrerez dans le dernier sas.

Ces vêtements sont récupérés et donnés aux sans-abris.

Sinon autres conseils, n’hésitez pas à utiliser le service de consignes avec le sac qui vous sera remis. C’est super efficace. Vous déposerez ce sac dans un camion qui sera à l’arrivée à Central Park.

Comme les américains ne rigolent pas avec le règlement, vous en prendrez connaissance et éviterez d’uriner sur les arbustes sinon vous risquez l’exclusion pure et simple ! En même temps, il y a tellement de sanisettes, qu’il faut le faire exprès.

Surveillez l’heure et renseignez vous sur l’itinéraire à suivre pour ne pas rater l’heure et le bon sas de départ, car là aussi ça ne rigole pas. Et c’est normal, car vous allez courir avec 49 999 autres coureurs, ce qui demande un minimum de règles à (faire) respecter.

One, Two, Three, Go…

Coup de canon du marathon de New York et c’est parti. Par chance, votre numéro de dossard vous a placé sur l’étage supérieur du pont. Et à ce qui parait, c’est toujours la cas pour les étrangers. Merci aux organisateurs.

Au loin la statue de la liberté vous encourage.

vue aérienne de statue de la liberté par Yann Arthus Bertrand
Statue de la Liberté

Incroyable la longueur de ce pont et ce monde. Dire qu’il y a un étage en dessous !

Départ du Marathon de New York sur le pont Verrazano
Marathon traversant le pont Verrazano

Supporters

A la descente du pont, c’est quoi ces cris ? Une foule en délire. Jamais vu ça. Une ambiance de folie. C’est comme si vous étiez une superstar.

Et là pendant 21,1 km, vous planez. Traversée des quartiers de Brooklyn et du Queens, où vous n’irez sans doute pas faire du tourisme. Donc vous en profitez pour regarder les bâtiments et les gens. Toutes les strates de la population new-yorkaise se succèdent.

Latinos, blancs, musulmans, blacks… Jamais vous n’avez tapé autant de 5 doigts, « five fingers » comme disent les américains.

Et vous avez vite compris la technique : au début vous y allez franchement avec la main pleinement ouverte. Mais certains « Rocky » n’y sont pas allés de main morte. Et vous avez failli faire un tour dans vos baskets lorsque ce boy vous a explosé la main.

Alors vous laissez trainer la main avec un bras un peu plus souple. Et vous effleurez les mains des supporters.

Pauvres guiboles

Alors pourquoi est-ce que la sensation de planer disparait à la seconde partie du Marathon ? Et bien tout simplement parce que votre corps vous rappelle que vous n’êtes qu’un mortel, surtout vos jambes.

Elles vous rappellent que vous avez piétiné un peu trop dans les magasins les jours d’avant, que vous avez trop marché, trop visité.

STOP ! Cela en valait vraiment la peine et aujourd’hui avec ces encouragements, vous allez aller au bout.

Et puis vous pensez à votre famille, vos amis en France où c’est l’après-midi. Ils peuvent suivre à distance votre progression, votre vitesse sur le parcours : pour eux vous êtes un point qui avance sur une carte. Et comme vous savez qu’ils vous suivent à distance, il ne faut surtout pas qu’ils s’inquiètent. Ils faut qu’ils te voient avancer !

Allez, allez… Un pied devant l’autre.

Runner français au marathon New York
« Vive la France, Good job ! »

La Quatrième dimension ?

Que se passe-t-il ?

Seriez-vous entré dans la quatrième dimension ? Il n’y a plus d’encouragement !

Ah oui, c’est normal, l’ambassadeur de Thomas Cook vous avait prévenu au débriefing la veille : « lorsque vous traverserez le quartier juif orthodoxe, vous
entendrez le bruit de vos baskets sur le macadam».

Mais, l n’avait pas prévenu le choc de la rencontre. Eux en noir et gris des pieds aux chapeaux, nous de toutes les couleurs.

Eux presque statiques sur les trottoirs, nous en mouvement sur la route.

Le seul point commun : les yeux ahuris à eux et à nous ; eux : « pourquoi ces gens courent-ils ? » ; nous : « pourquoi ne nous applaudissent-ils pas ».

Et là sur le côté, un petit groupe de black qui font du bruit, mais presque en silence pour ne pas « casser l’ambiance ».

En parlant d’ambiance, les barreaux aux fenêtres ajoutent au côté glauque et en plus, c’est un faux plat. C’est dur un marathon !

Central Park

Vue aérienne de Central park par Yann Arthus bertrand
Central Park, Manhattan, New York

Mais au bout du virage, comme une lueur dans la nuit, la foule est de nouveau là sur les côtés. Compacte, chaleureuse. Le son est remis sur On. C’est reparti. Ouf, merci, vous allez aller au bout.

De nouveau un pont pour rejoindre Manhattan et encore un pont pour faire un petit tour dans le Bronx. Qui dit pont, dit montée. A New-York, au vu du nombre de ponts, du faux plat dans la 5ème avenue et des bosses de Central Park, il ne faut pas s’attendre à faire sa meilleure performance.

Même pour les champions. Ce qui est sûr, c’est que ce n’est pas ici que le record mondial du marathon sera battu.

Après le Bronx, re-pont et retour à Manhattan. L’arrivée s’approche mais il reste encore quelques kilomètres à avaler.

Vue aérienne de Times square par Yann Arthus Bertrand
Times Square

Un éclair dans le mollet

Et à 2 bornes, la décharge électrique dans le mollet gauche. C’est la crampe. Vous êtes hélas un habitué de ce mal.

Pour la faire passer, il  faut « marcher dessus ». C’est-à-dire ne pas s’arrêter mais marcher et essayer de détendre le muscle pour faire partir la douleur.

Dès que possible, vous recourez. Et ça va le faire, au forceps, ce n’est pas maintenant que vous allez abandonner.

Et Vous passez au pied de la statue de Christophe Colomb.

L’arrivée est proche. Une dernière décharge d’adrénaline. Pour vous galvaniser. Vous allez finir le marathon de New-York.

Mais, le public est un peu endormi à quelques centaines de la ligne d’arrivée, alors vous criez :  «  I need you ! ».

Vous agitez les bras de bas en haut et c’est le réveil.

Vous recevez 10 fois plus en échange. Des sourires sur les visages, ça nourrit.

Voilà l’arche d’arrivée avec son chrono, ses photographes.

Les mains vers le ciel. La banane sur le visage (toujours finir en souriant).

Vous avez couru le marathon de New York en 3h59. Bravo. Quel pied !!!

Finisher français au marathon de New York
Finisher en 3H59 (le décalage avec le chrono est du au départ différé de ma vague de départ)

Finisher du Marathon de New York

Ensuite ?
Vous avancez, guidé par des bénévoles qui vous félicitent.

Couverture de survie. Médaille autour du cou. Sachet de ravitaillement. Camions des consignes. Etirements.

Où est la sortie ?

Se frayer un chemin dans la foule. Retrouver le bus pour rentrer à l’hôtel.

Douche et un dernier petit tour à Times Square.

Finisher qui pose avec sa médaille du marathon de New York
Times Square
runner finisher qui pose en selfie avec sa médaille marathon new york et Morgan Freeman
Ma rencontre avec Morgan Freeman

Se faire plaisir en faisant une photo avec la statue de cire de Morgan Freeman devant la façade du musée Tussaud.

Déguster un bretzel et un hot dog acheté à un marchand ambulant.

Merci New-York. Non pas un mais DES GRANDS MOMENTS DE BONHEUR !

Que du bonheur pour votre pomme…

Et maintenant quel autre marathon peut-il être à la hauteur :

Paris ? Pourquoi pas : https://objectif-running.com/comment-cest-le-marathon-de-paris/

Berlin ? Ja, naturlich : https://objectif-running.com/bmw-marathon-de-berlin/

Rome ? Tous les chemins vous y emmènent : https://objectif-running.com/comment-cest-le-marathon-de-rome/

Pour bien profiter de ta visite à NYC, voici quelques idées de guides :

guide new york

Voici le site officiel du marathon de New York : https://www.nyrr.org/tcsnycmarathon

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3 réflexions au sujet de “Comment c’est le Marathon de New York ?”

  1. Salut David. Beau récit qui va bien m’aider pour le faire cette année……… enfin j’espère car comme toi, j’ai choisi Thomas Cook (mais faillite cette année) . On croise les doigts pour un repreneur pour que l’on puisse partir.
    Comme tu le dis si bien , c’est bien pour une occasion bien particulière que nous allons cette année. En effet, nous avons 50 ans tous les deux cette année (avec ma chérie) et c’est l’occasion de fêter cela là-bas. Merci pour ce récit, je vais essayer de faire une belle course tout en filmant (comme d’habitude ….. tu sais bien)
    Bizs à vous deux

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    • Bravo Philippe. Je crois qu’il y a bien un repreneur car une coureuse de mon club l’Oxygène est aussi concernée et les news seraient bonnes.
      Je vous souhaite un bon séjour à NYC. Une ville incroyable. Préparez bien vos visites surtout avant le marathon car le piège est de trop marcher. Car même dans le métro, il y a beaucoup de marches.
      Quant au marathon : 42 km de bonheur… N’hésites pas à porter des couleurs Françaises avec tes couleurs bretonnes.
      Et je suis pressé de voir ton film…
      Bisous à vous deux.

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  2. Merci David pour ce beau récit, ça me donne envie d’y être déjà!! J-10!
    Même si j’ai le stress du 1er marathon, je penserai à la fameuse réplique D’oxygène « que du bonheur! »
    😊😊

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